Garde-Robe de Magicienne
1992

De 1989 à 1992, je m’installe aux côtés du sculpteur Hartmut Bosbach dans un immense espace brut sur la digue du Grand Large dans le port autonome de Marseille.

C’est ici que la puissance poétique fondamentale de mon vocabulaire s’établit, avec en tête, le désir de prolonger la nature, communier avec le Minéral, le Végétal, l’Animal, le Cosmique. Une sorte d’osmose, de mimétisme, produisant des pièces magnétiques.
Dans cet atelier face à la mer, les murs sont délavés, rouillés, rongés par le sel et la prise avec les éléments naturels est totale.

À cette époque, je récupère textiles, galons, fils de coton épais, mèches de laine, plumes, cheveux, capsules de teinture, raphia, bouts de branches, algues séchées, chaussures, passementeries et restes en tous genres.
De ce butin de rues, de nature et de poubelles naissent les premières créations, et l’esprit de détournement, réparant et valorisant l’ancien et l’accidenté.
J’expérimente la teinture en l’appliquant sur le textile sec ou mouillé.

J’explore également l’idée de l’usure et du délavage.

Début du travail à l’aiguille et des techniques d’ornementation.
J’invente une garde-robe pour magicienne complète avec chapeaux, vêtements, chaussures et accessoires.

Les vêtements sont pensés et réalisés, en un seul tenant, selon le principe de coupe de Geneviève Sevin-Doering.

Garde-Robe de Magicienne

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